Au moins vingt-deux plus l’arbitre
Qui se disputent le titre,
Vingt mille braillards sur la Une
Qui font du sport dans les tribunes.
Y a le spécialiste qui brame
Pour nous traduire d’un ton malin,
Ce qu’il décrit comme un vrai drame,
Mais qu’on peut voir sur le terrain.
Tu ne le souhaites qu’un bonsoir
D’un très discret geste tendre,
Et tu t’installes dans le noir,
Tu te dis qu’y a plus qu’à attendre.
Et tu te réjouis en secret,
Tu reprendrais presque confiance,
De ce que son club préféré
Ait pu voler… un but d’avance.
Alors, plantée sur tes talons,
Mi couloir, mi salon,
A vriller tes chaussures,
T’es là, bloquée sur la blessure
Que tu feras à coup sûr
Si tu lui dis la vérité,
Un peu comme une injure,
Comme un tracas non mérité…
Car toi, tu as perdu le match,
Et le dernier coup de sifflet
Vient juste de t’être annoncé
Ce soir, ton avenir se crashe.
Mais tu trouves encore la force
De vouloir tout garder en toi,
De ce très prochain divorce
Où l’on passe de vie à trépas,
T’avais pourtant bien répété
Ce que t’allais pouvoir lui dire,
Et ce n’est que dans l’escalier
Que t’as décidé de mentir,
Parce que c’est pas la bonn’soirée,
Parce que tu n’veux pas déranger,
Que tu n’sais plus comment lui dire
Que tu t’en vas… bientôt mourir.
Alors, tout contre tes poumons,
Mi papier, mi carton
D’une étrange couleur,
T’as là, du côté de ton cœur,
Cette enveloppe jaune
Qui n’intéresse personne,
Alors, encore une cigarette
Et ta promesse… « bientôt j’arrête ! »
« Bientôt j’arrête… »
Alors, encore une cigarette
Et ta promesse… « bientôt j’arrête ! »
« Bientôt j’arrête… »
2008 - T-702.112.728.8
Album “Coupable”