On adorait notre quartier,
Les pins, la plage et les maisons,
On voulait acheter le Mauret,
Juste avant l’âge de raison.
Mais chacun a suivi sa course,
Sa bonne étoile ou sa Grande Ourse,
Chacun a vieilli sans compter,
Et l’on ne s’est plus rencontrés.
Et l’on a bien gagné nos vies,
Pour nos familles ou nos envies,
Plus de vingt ans sont facturés,
Et la mer est basse au Mauret.
Puis l’on a découvert le monde,
Par petits bouts, chacun pour soi,
Mais la terre a beau être ronde,
Nous n’étions pas au même endroit.
Quand je repasse par hasard,
Dans l’avenue de nos beaux jours,
Que je revois le pin bizarre
Où je te cachais mon amour,
Je dis que rêves de jeunesse,
Pauvres serments, vaines promesses,
Ce secret entre terre et ciel
Devra rester confidentiel.
1997 - ISCW : T-304.390.433.8
Album "Un instant d'éternité"