On laisse toujours derrière soi
Des souvenirs qu’on n’a pas eus
En se disant qu’une autre fois
Le hasard l’aura mieux voulu
On rate tant et tant de choses
Sur nos grands-routes dérisoires
On n’ose plus cueillir les roses
Qui pourraient griffer nos mémoires
Deux français en terre étrangère
Ont tout tant et si bien fait
Qu’ils sont restés des étrangers
Venus pour faire des affaires
On rate tant et tant de choses
Sur nos grands-routes dérisoires
On n’ose plus cueillir les roses
Qui pourraient piquer nos mémoires
Si Cupidon battit d’une aile,
Elle n’était pas fille facile
Il se voulait mari fidèle
Et n’ont fait que deux imbéciles
On rate tant et tant de choses
Sur nos grands-routes dérisoires
On n’ose plus cueillir les roses
Qui pourraient rayer nos mémoires
Pour ne pas se parler d’amour
On s’interdit de faire la cour
L’état de guerre est déclaré
Le pont des soupirs est coupé
N’y a-t-il pas d’autre chemin
Que de fuir ou bien de coucher
Doit-on rester dans son jardin
Pour n’avoir rien à déclarer
On laisse toujours derrière soi
Des souvenirs qu’on n’a pas eus
On attendra une autre fois
Que le hasard l’ait mieux voulu
On rate tant et tant de choses
Sur nos grands-routes dérisoires
On n’ose plus cueillir les roses
Qui pourraient griffer nos mémoires