Parce que la honte avait son mur
Qui divorçait un continent,
Parce que j’ai vu, ça j’en suis sûr,
Qu’il est tombé y ‘a pas longtemps,
Parce que le bronze avait sa terre
Bonne à cultiver les statues,
Des âmes fortes et militaires
En avaient semé tant et plus,
Sont-ils de la même famille,
Tous ces prophètes à mal gammé
A croix de fer ou à faucilles,
A tant de peuples condamnés ?
Aux statues gigantesques
Répandues à millions
Pour la plus grande fresque
Les plus belles moissons,
Accrochées à la terre
Pour y durer mille ans,
Conquérir l’univers
De leurs bras de géants.
Parce que j’ai vu cette blessure,
Si loin d’être cicatrisée,
Parce que j’ai vu, je vous le jure
Qu’elle traversait un champ de blé
Parce que le rouge avait sa place,
Tout comme il avait son armée,
Parce qu’on y voit encore la trace
Des épines de barbelés,
Moi, je n’arrive pas à croire
Que tant d’hommes aient été sûrs
De pouvoir gober une histoire
Qu’on leur cachait derrière un mur…
Que pensent tous ces gens
A l’aise dans le pardon,
Errant aveuglément
Entre mensonge et abandon
Ces drogués du grand soir,
Cocus des jours meilleurs,
Orphelins d’une histoire
Qui n’a même plus d’ailleurs.
Parce que la honte avait son mûr
Qui divorçait un continent,
Parce que j’ai vu, ça j’en suis sûr,
Qu’il est tombé... y’a pas longtemps.
1997 - ISCW : T-702.112.723.3
Album “Un instant d'éternité”