Combien de femmes, amantes fidèles,
Sont restées plantées sur un quai de gare,
D’un dernier regard, des pourtant si belles
Ont accompagné le dernier départ ?
Combien de larmes, mouchoirs et dentelles,
Pour de faux espoirs d’amours immortelles,
De chambres d’hôtels aux nuits de hasard
Dans les refrains lourds de vieux piano-bars ?
Une femme est une île, une femme…
Vivre d’un téléphone pour un signe, un appel,
Se déshonorer pour un mot d’amour,
Entendre une voix au bout du tunnel,
Dire des promesses qui n’auront plus cours.
Combien sont allées de la pluie dans les yeux,
En s’enveloppant d’un chagrin pour deux,
Quand le balancier revient au départ
A la fin de l’histoire ?
Une femme est une île, une femme…
Combien de femmes aimeront encore
L’homme qui viendra loin du port d’attache,
Pour un mois, pour un an, d’un commun désaccord,
Cultiver les regrets, taire les mots qui fâchent ?
Chanteurs, musiciens, ministres ou spectateurs,
Quand ils s’en vont loin, tous les hommes sont grands,
Mais ces grands hommes là ne sont que des enfants
Qui veulent avoir moins peur.
Une femme est une île, une femme…
C’est la terre d’avant, la presqu’île d’après,
C’est le port d’un moment, une plage privée,
Un phare allumé, des plus hauts d’ici bas,
Dans la vie qui s’en va.
Une femme est une île,
Une femme, une femme est une île,
Une femme est une île
1994 - ISCW : T-702.112.734.6
Album “Un instant d'éternité" & "Fin du livre”